Avertissement pour site Mindful Management

Avertissements
La posture initiale est basée sur la mémoire de l’expérience du manager que je fus pendant une vingtaine d’années et ce en quoi la mindfulness (et d’autres formes méditatives) avait pu lui apporter au quotidien. Puis ma réflexion s’est agrandie au fur et à mesure de la rédaction, des interviews, des lectures, des visionnages et de diverses curiosités qui m’ont amené à suivre tout autant des auteurs/acteurs inspirants à la fois du monde de la mindfulness que du management/entrepreneuriat sur les réseaux sociaux. En ce sens qu’in fine, tout le monde est dans cette vie le manager… de sa propre vie : que ce soit au sein d’un premier noyau, sa famille et par la suite au sein d’autres structures plus ou moins élargies. Ceci augmente bien plus encore la pertinence de l’apport de la mindfulness identifiée plus particulièrement ici en rapport avec l’entrepreneur/manager.

Je suis ici cependant confronté à plusieurs écueils dont le premier, et pas le moindre, voudrait que je me sente plus inclusif dans cette rédaction entre masculin et féminin. C’est nettement plus facile à l’oral mais alourdit considérablement le style à l’écrit. Et à l’heure actuelle, le débat sur l’écriture inclusive tend à montrer qu’elle s’avère plus exclusive… qu’inclusive. Je me bornerai donc à contrecœur à utiliser la règle française qui accorde au masculin de l’emporter dans les pluriels. J’insiste sur le à contrecœur non par une vaine tentative de séduire un lectorat féminin, mais plutôt parce que je fus assez bouleversé par la lecture d’une vraie-fausse expérience rapportée par Sébastien Henri1 qui montre que de nombreuses femmes devenues mamans cumulent au minimum deux emplois si elles occupent notamment en plus un travail dans la « vie sociale ». Et je reconnais à regret que cette particularité m’avait échappé lors de mon expérience managériale.

Un autre écueil est qu’il existe un nombre quasi incalculable de formes de management et d’entrepreneuriats différents. Alors, est-ce opportun de les intégrer tous sous un même chapeau et d’expliquer en quoi la mindfulness peut les aider ? Vu le format demandé pour ce travail, à savoir dix pages, je me suis attelé à tenter de trouver la substantifique moelle qui pourrait à mon sens réunir la majorité d’entre-eux. Toutefois, ce chantier ouvert étant quasi sans limite et m’intéressant au plus haut point, un site internet dédié est en gestation afin de le rendre évolutif, tout comme l’est la vie : mindful-management.eu

C’est aussi dans ce sens et cette perspective de la voie dématérialisée que la forme qui va suivre est inspirée par l’interactif. Après une introduction qui s’oriente sur les défis actuels des manageurs/entrepreneurs, la suite prendra la forme d’un abécédaire comme me l’a insufflé le dernier livre de Christophe André2.

Le domaine de la mindfulness est lui aussi très vaste et évolutif. Je me baserai ici plus particulièrement sur le protocole MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction – Réduction du Stress Basée sur la Pleine Conscience) tel qu’il est présenté dans le cadre du Certificat3. Tout en sachant qu’il est lui-même un levier qui a permis l’ouverture sur d’autres programmes/protocoles4. Vu le thème de ce travail, un projet tout particulier nous a intéressé : celui développé par Xavier Floquet, Mindful@Work, « pour les personnes qui souhaitent vivre les bienfaits de la méditation et qui sont très engagées dans leurs vies professionnelles »5.

Comme si cela ne suffisait pas concernant les écueils, un autre qui vient d’apparaître est que, jusqu’à présent, seul le terme « mindfulness » a été utilisé… et vient ci-avant s’ajouter celui de « méditation ». Des conférences et des livres entiers sont disponibles sur ces sujets. Il y a, dit-on, autant de méditations qu’il y a de méditants. C’est un fait, et là aussi, dans ce qui va suivre, le choix délibéré est celui de se centrer sur la méditation telle que définie et pratiquée dans le protocole MBSR. Et, sinon, en cadre plus élargi, d’intégrer celui de la mindfulness-pleine conscience (la traduction française de pleine conscience est souvent épinglée comme ne reflétant pas entièrement celui de mindfulness, mais faute de mieux, c’est celui qui sera utilisé ici) dans ses pratiques formelles et informelles.

Pour clôturer momentanément ces avertissements, j’aimerais introduire dès à présent un terme qui se doit d’être toujours à l’esprit dans la lecture de ce travail : la nuance.  « Ce qui est vraiment radical aujourd’hui, c’est la nuance » déclare le dramaturge libano-canadien Wajdi Mouawad6, ceci dans la droite ligne de ce que Julien Lecomte décrit si bien dans son livre « Nuance, la puissance du dialogue »7 ou sur les pages de son site8.

Notes
1. Voir annexe 1. Extrait du livre de HENRY, Sébastien, RICARD, Matthieu (préface de) : Se reconnecter à soi, agir pour les autres – La clef d’un bonheur durable, voir bibliographie. PP 33-34.
2. ANDRÉ, Christophe : S’estimer et s’oublier, éd. Odile Jacob, Paris, 2024.
3. Lien ULB – Certificat
4. https://www.pleine-conscience.be/mbsr-mbct/
5. FLOQUET, Xavier : Les super-pouvoirs de la méditation – 8 semaines pour sortir du mode pilote automatique et être serein au travail (voir bibliographie). Ainsi que le site internet de mindful@work.
6. Vers vidéo YouTube
7. LECOMTE, Julien : Nuance !: La puissance du dialogue, éd. Les Pérégrines, Paris, 2022.
8. www.philomedia.be